dimanche 25 janvier 2015

Frankenstein ou le Prométhée moderne, Mary Shelley






Auteur : Mary Shelley
Titre VO :  Frankenstein or The Modern Prometheus
Editions : Une Œuvre du domaine public
Genre : Classique, Science-Fiction
Pagination : - (ebook)
Prix : 0€


Synopsis :

Victor Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! A quinze ans, il est témoin d'un violent orage foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'oeuvre de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force surhumaine et conscient de sa solitude. Echappé des ténèbres, il va, dans sa détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...


Ressenti :

                Ce livre m’avait déjà été proposé dans le cadre de mon cours de Science-Fiction il y a un an. A ce moment, je n’étais pas obligé de le lire et j’étais déjà bien débordé par d’autres lectures. J’avais donc repoussé l’échéance, sans l’écarter totalement. Cette fois, dans le cadre de mon cours sur les Robots et êtres artificiels dans la littérature, je n’y échappe pas. Et c’est tant mieux !

                Tout le monde (ou presque) connaît l’histoire de Frankenstein. C’est un « savant fou » qui va reconstituer un monstre à partir de fragments humains et lui donner la vie. Dans les diverses adaptations à l’écran, on insiste beaucoup sur le côté « savant fou ». Un laboratoire impressionnant, un savant au regard dément qui s’extasie devant sa réussite. C’était, en tout cas, l’essentiel de ce que je connaissais sur Frankenstein. 

                L’histoire inventée par Mary Shelley alors qu’elle n’avait que 19 ans est bien plus profonde et complexe. Il y a d’abord, sur la forme, un entrelacs de récits. Walton, l’aventurier qui rencontre Frankenstein sur la banquise, raconte à sa sœur l’histoire que Frankenstein lui raconte. Le savant, au milieu de son histoire, raconte celle que lui rapporte sa créature. C’est un peu mêlant, mais c’est efficace. En ce qui concerne le fond, j’ai rencontré Victor Frankenstein et son malheur. J’ignorais l’étendue de cette histoire et les thématiques soulevées. Il y a d’abord la question de la recherche scientifique. Jusqu’où irons-nous avec elle ? Que faisons-nous de l’éthique lorsque la soif de connaissance est plus forte que la raison ? Avec Frankenstein, Mary Shelley soulève très tôt cette question (en 1818) qui revient souvent à l’actualité (avec le clonage notamment). L’autre thématique forte est la responsabilité du créateur et la portée de ses actes. En se détournant immédiatement de sa créature, en l’abandonnant à son sort, Frankenstein l’a condamné à une existence solitaire, de paria. C’est par cette répulsion initiale qu’il a « programmé » sa créature à devenir cruelle, violente. Le cercle vicieux commence de cette manière et s’alimente avec la conscience du monstre qui éprouve du remords pour ses crimes. Alors qu’il lui aurait fallu un effort minime au départ pour que sa créature reste « du bon côté », Frankenstein, pour n’avoir pas agi, se retrouve à payer un prix monstrueux pour son salut. Et plus il va repousser cette « offre », plus le prix va augmenter, le condamnant finalement à l’enfer. 

                Cette thématique de la stigmatisation et de ses conséquences m’a, évidemment, beaucoup touché après les récents événements en France. Il y a 200 ans, Mary Shelley nous mettait en garde contre ce danger. D’autres personnes avant elle l’ont sûrement fait. Et force est de constater que l’homme n’apprend pas de ses erreurs. Du moins a-t-il la mémoire bien courte. 

                Dernière thématique abordée dans ce roman, celle qui va intéresser le cours Robots et êtres artificiels dans la littérature : Qu’est-ce que l’humanité ? Cette thématique est en filigrane tout au long du roman. Rarement abordée de front, elle est suggérée par les expériences de la créature et ses confrontations avec les humains « naturels ». 

                Un mot sur les personnages. J’ai lu des critiques disant que Victor Frankenstein était un être « un peu trop délicat », un peu tragédien  sur les bords. Je ne peux nier que le personnage a les émotions à fleur de peau. Mais il faut se mettre à sa place et imaginer sa détresse tout au long de l’histoire. Le personnage rapidement perdre la raison, ce qui explique, selon moi, sa fragilité manifeste. 

                En résumé, j’ai passé un excellent moment avec cette histoire que j’ai enfin découverte dans son ensemble. La qualité d’écriture, la profondeur des thématiques  m’ont vraiment touché. Pour les amateurs de science-fiction, mais aussi pour les gens qui aiment les histoires à réflexion, je vous le conseille vivement si vous ne le connaissez pas déjà.

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