Auteur : Mary
Shelley
Titre VO : Frankenstein or The Modern
Prometheus
Editions : Une Œuvre
du domaine public
Genre : Classique,
Science-Fiction
Pagination : -
(ebook)
Prix : 0€
Synopsis :
Victor
Frankenstein ! C'est l'inventeur, le savant maudit ! A quinze ans, il est
témoin d'un violent orage foudre, traînée de feu, destruction d'un chêne... Son
destin est tracé. Après des années de labeur, il apprend à maîtriser les
éléments ; l'alchimie est pour lui une seconde nature. Bientôt il détient le
pouvoir de conférer la vie à la matière inerte. Nuit terrible qui voit la
naissance de l'horrible créature faite d'un assemblage de cadavres ! L'oeuvre
de Frankenstein. Un monstre ! Repoussant, inachevé mais doté, d'une force
surhumaine et conscient de sa solitude. Echappé des ténèbres, il va, dans sa
détresse, semer autour de lui crimes et désolation. D'esclave qu'il aurait dû
être, il devient alors le maître, harcelant son créateur. Il lui faut une compagne
semblable à lui... Pour Frankenstein, l'enfer est à venir...
Ressenti :
Ce
livre m’avait déjà été proposé dans le cadre de mon cours de Science-Fiction il
y a un an. A ce moment, je n’étais pas obligé de le lire et j’étais déjà bien
débordé par d’autres lectures. J’avais donc repoussé l’échéance, sans l’écarter
totalement. Cette fois, dans le cadre de mon cours sur les Robots et êtres
artificiels dans la littérature, je n’y échappe pas. Et c’est tant mieux !
Tout
le monde (ou presque) connaît l’histoire de Frankenstein. C’est un « savant
fou » qui va reconstituer un monstre à partir de fragments humains et lui
donner la vie. Dans les diverses adaptations à l’écran, on insiste beaucoup sur
le côté « savant fou ». Un laboratoire impressionnant, un savant au
regard dément qui s’extasie devant sa réussite. C’était, en tout cas, l’essentiel
de ce que je connaissais sur Frankenstein.
L’histoire
inventée par Mary Shelley alors qu’elle n’avait que 19 ans est bien plus
profonde et complexe. Il y a d’abord, sur la forme, un entrelacs de récits.
Walton, l’aventurier qui rencontre Frankenstein sur la banquise, raconte à sa sœur
l’histoire que Frankenstein lui raconte. Le savant, au milieu de son histoire, raconte
celle que lui rapporte sa créature. C’est un peu mêlant, mais c’est efficace. En
ce qui concerne le fond, j’ai rencontré Victor Frankenstein et son malheur. J’ignorais
l’étendue de cette histoire et les thématiques soulevées. Il y a d’abord la
question de la recherche scientifique. Jusqu’où irons-nous avec elle ? Que
faisons-nous de l’éthique lorsque la soif de connaissance est plus forte que
la raison ? Avec Frankenstein, Mary Shelley soulève très tôt cette
question (en 1818) qui revient souvent à l’actualité (avec le clonage
notamment). L’autre thématique forte est la responsabilité du créateur et la
portée de ses actes. En se détournant immédiatement de sa créature, en l’abandonnant
à son sort, Frankenstein l’a condamné à une existence solitaire, de paria. C’est
par cette répulsion initiale qu’il a « programmé » sa créature à
devenir cruelle, violente. Le cercle vicieux commence de cette manière et s’alimente
avec la conscience du monstre qui éprouve du remords pour ses crimes. Alors qu’il
lui aurait fallu un effort minime au départ pour que sa créature reste « du
bon côté », Frankenstein, pour n’avoir pas agi, se retrouve à payer un
prix monstrueux pour son salut. Et plus il va repousser cette « offre »,
plus le prix va augmenter, le condamnant finalement à l’enfer.
Cette
thématique de la stigmatisation et de ses conséquences m’a, évidemment,
beaucoup touché après les récents événements en France. Il y a 200 ans, Mary
Shelley nous mettait en garde contre ce danger. D’autres personnes avant elle l’ont
sûrement fait. Et force est de constater que l’homme n’apprend pas de ses
erreurs. Du moins a-t-il la mémoire bien courte.
Dernière
thématique abordée dans ce roman, celle qui va intéresser le cours Robots et
êtres artificiels dans la littérature : Qu’est-ce que l’humanité ?
Cette thématique est en filigrane tout au long du roman. Rarement abordée de
front, elle est suggérée par les expériences de la créature et ses
confrontations avec les humains « naturels ».
Un
mot sur les personnages. J’ai lu des critiques disant que Victor Frankenstein
était un être « un peu trop délicat », un peu tragédien sur les bords. Je ne peux nier que le
personnage a les émotions à fleur de peau. Mais il faut se mettre à sa place et
imaginer sa détresse tout au long de l’histoire. Le personnage rapidement
perdre la raison, ce qui explique, selon moi, sa fragilité manifeste.
En
résumé, j’ai passé un excellent moment avec cette histoire que j’ai enfin découverte
dans son ensemble. La qualité d’écriture, la profondeur des thématiques m’ont vraiment touché. Pour les amateurs de
science-fiction, mais aussi pour les gens qui aiment les histoires à réflexion,
je vous le conseille vivement si vous ne le connaissez pas déjà.
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