Auteur : Eugène
Ionesco
Titre VO : La
Cantatrice chauve
Editions : Folio
théâtre, Gallimard
Genre : Théâtre
Pagination : 152
pages
Prix : 4€
Synopsis :
Mr
et Mme Smith, anglais, sont dans leur salon anglais. Pendant que Mme Smith
raconte les péripéties de leur journée, Mr Smith lit son journal anglais. Ils
attendent une visite inattendue de leurs amis les Martin. L’atmosphère est
tendue lorsque ces derniers arrivent en retard. Heureusement, le capitaine des
pompiers fait son apparition et éteint l’incendie entre deux histoires drôles.
Ressenti :
J’avais
découvert La Cantatrice chauve durant
mes années collège. Je ne me souviens plus quelle était la thématique abordée,
mais mon expérience d’alors avec le théâtre de l’absurde m’avait laissé un goût
mitigé. Pas vraiment sensible à la drôlerie de ces situations improbables, je n’avais
pas su saisir l’essence de cette pièce. Ma deuxième lecture est beaucoup plus
concluante. La sagesse et l’expérience sont passées par là et m’ont ouvert l’esprit
à l’absurde.
La
Cantatrice dont il est question dans le titre n’apparait jamais dans la pièce
et n’est mentionnée que dans deux répliques des personnages. Pour le reste, les
héros sont gens ordinaires ou plutôt des caricatures issues d’un manuel de
langue pour apprendre l’anglais. C’est ainsi que Mme Smith débite des phrases
préfabriquées qui la rendent totalement artificielle pendant que son mari lit
le journal en ne produisant que des sons pour répondre à sa femme. Celle-ci
monologue, parlant de ce qu’ils mangent, de la bonne éducation de leurs
enfants, des voisins qu’ils attendent…
L’arrivée
des Martin, leurs voisins, va faire évoluer ces répliques toutes faites, les
libérant de tout sens pour nous plonger dans la plus totale absurdité. Les
Martins, à peine arrivés, sont laissés seuls dans le salon. Ils en profitent
pour se redécouvrir, car ils ont tous deux oubliés qu’ils étaient mari et
femme. La suite s’enchaine sans interruption, de l’apparition du capitaine des
pompiers victime de la crise et qui n’a plus d’incendie à se mettre sous la
lance à la bonne des Smith qui ne sait pas où est sa place et ose raconter une
histoire drôle en présence des invités. La pièce escalade l’absurdité,
atteignant un climax cacophonique avant de se terminer sur une boucle parfaite
où l’histoire recommence.
Lorsqu’on
lit de l’absurde, il faut être capable de laisser de côté tout ce qu’on sait et
toute logique. Il faut se laisser imprégner par le jeu de la langue et l’incongruité
des situations. La Cantatrice chauve
est un chef d’œuvre du genre à découvrir (surtout !) sans modération.
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