Auteur : Italo
Calvino
Titre VO : Se
una notte d’invierno un viaggiatore
Editions : Gallimard
Folio
Genre : Aventure,
Litterature
Pagination : 384
Prix : 6,20€
Synopsis :
«Ce livre est
né du désir de lecture. Je me suis mis à l'écrire en pensant aux livres que
j'aimerais lire. Je me suis dit alors : la meilleure façon d'avoir ces livres
c'est de les écrire. Pas un livre, mais dix, l'un après l'autre, et tous à
l'intérieur du même livre. Et chaque fois que je commençais, dans ce roman, un
nouveau roman, ce qui me poussait, c'était encore et toujours le désir de
lecture. J'ai vraiment voulu faire le livre du lecteur. Pas seulement parce que
le lecteur est le seul véritable héros de ce livre, mais aussi parce que c'est
son désir (et pas seulement le mien) de lecture qui dicte les différents
livres.»
Italo Calvino
(1979)
Ressenti :
Dans
le cadre de mon cours de corpus étranger, outre Borges que j’ai déjà évoqué sur
ce blog, j’ai eu l’occasion de découvrir des romans déroutants, étranges,
captivants. Ce livre en est un bel exemple.
Dès
la première page, le narrateur vous interpelle. Oui, vous ! Vous, le
lecteur, celui qui lisez le roman d’Italo Calvino intitulé Si une nuit d’hiver un voyageur. Passé la surprise, vous continuez
la lecture et vous vous apercevez que le narrateur vous donne des conseils sur
la façon de lire ce livre. Il parle de position de lecture, d’environnement,
d’attention. Il interroge sur vos propres habitudes. Quand vous commencez à
entrevoir où il veut en venir, il semble enfin se lancer dans un récit de
fiction et se désintéresser de vous. Ok ! Alors vous le suivez dans cette
histoire. Elle commence bien, l’ambiance s’installe, le suspense pointe le bout
de son nez. Et hop ! Encore un tour du narrateur qui vous annonce que la
suite de l’histoire n’existe pas dans le livre que vous tenez. Il vous emmène
ensuite à la recherche de la suite de celle-ci, chez le libraire. Mais celui-ci
vous annonce que tous les exemplaires qu’il possède sont identiques. Pire,
l’histoire que vous avez commencée à lire n’est pas celle que vous croyez. Le
libraire vous propose un autre livre dans lequel vous pourrez poursuivre la
lecture de cette histoire. Mais le nouvel ouvrage ne parle pas du tout de la
même chose. Pourtant, vous continuez à lire et vous laissez emporter par la
nouvelle histoire… qui s’arrête elle aussi au bout de quelques pages !
Le
roman de Calvino, c’est une quête. D’abord, c’est la quête de la fin de
l’histoire, de la fin des histoires qu’il commence mais ne termine jamais.
C’est aussi la quête du roman parfait où toutes les attentes du lecteur
seraient comblées tour à tour. C’est donc une interrogation sur ce que sont les
attentes d’un lecteur. C’est aussi une interrogation sur le caractère apocryphe
des romans et sur le doute induit par ce caractère. C’est enfin un roman,
constitué de dix débuts d’histoire sans aucun autre lien que cette quête de la
fin de l’histoire. Le roman de Calvino, c’est surtout une formidable mise en
fiction de la théorie de la lecture.
J’ai
passé un excellent moment avec ce livre plein de surprises. Mais je reconnais
et me dois d’avertir les gens que ce n’est pas le plus accessible des livres et
que, pour le lecteur qui ne trouve pas d’intérêt dans les études littéraires,
il pourrait être d’un attrait limité s’il n’y avait cette originalité des dix
histoires en un livre.
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