dimanche 24 janvier 2016

Si une nuit d’hiver un voyageur, Italo Calvino





Auteur : Italo Calvino
Titre VO : Se una notte d’invierno un viaggiatore
Editions : Gallimard Folio
Genre : Aventure, Litterature
Pagination : 384
Prix : 6,20€


Synopsis :

«Ce livre est né du désir de lecture. Je me suis mis à l'écrire en pensant aux livres que j'aimerais lire. Je me suis dit alors : la meilleure façon d'avoir ces livres c'est de les écrire. Pas un livre, mais dix, l'un après l'autre, et tous à l'intérieur du même livre. Et chaque fois que je commençais, dans ce roman, un nouveau roman, ce qui me poussait, c'était encore et toujours le désir de lecture. J'ai vraiment voulu faire le livre du lecteur. Pas seulement parce que le lecteur est le seul véritable héros de ce livre, mais aussi parce que c'est son désir (et pas seulement le mien) de lecture qui dicte les différents livres.»
Italo Calvino (1979)


Ressenti :

                Dans le cadre de mon cours de corpus étranger, outre Borges que j’ai déjà évoqué sur ce blog, j’ai eu l’occasion de découvrir des romans déroutants, étranges, captivants. Ce livre en est un bel exemple.

                Dès la première page, le narrateur vous interpelle. Oui, vous ! Vous, le lecteur, celui qui lisez le roman d’Italo Calvino intitulé Si une nuit d’hiver un voyageur. Passé la surprise, vous continuez la lecture et vous vous apercevez que le narrateur vous donne des conseils sur la façon de lire ce livre. Il parle de position de lecture, d’environnement, d’attention. Il interroge sur vos propres habitudes. Quand vous commencez à entrevoir où il veut en venir, il semble enfin se lancer dans un récit de fiction et se désintéresser de vous. Ok ! Alors vous le suivez dans cette histoire. Elle commence bien, l’ambiance s’installe, le suspense pointe le bout de son nez. Et hop ! Encore un tour du narrateur qui vous annonce que la suite de l’histoire n’existe pas dans le livre que vous tenez. Il vous emmène ensuite à la recherche de la suite de celle-ci, chez le libraire. Mais celui-ci vous annonce que tous les exemplaires qu’il possède sont identiques. Pire, l’histoire que vous avez commencée à lire n’est pas celle que vous croyez. Le libraire vous propose un autre livre dans lequel vous pourrez poursuivre la lecture de cette histoire. Mais le nouvel ouvrage ne parle pas du tout de la même chose. Pourtant, vous continuez à lire et vous laissez emporter par la nouvelle histoire… qui s’arrête elle aussi au bout de quelques pages !

                Le roman de Calvino, c’est une quête. D’abord, c’est la quête de la fin de l’histoire, de la fin des histoires qu’il commence mais ne termine jamais. C’est aussi la quête du roman parfait où toutes les attentes du lecteur seraient comblées tour à tour. C’est donc une interrogation sur ce que sont les attentes d’un lecteur. C’est aussi une interrogation sur le caractère apocryphe des romans et sur le doute induit par ce caractère. C’est enfin un roman, constitué de dix débuts d’histoire sans aucun autre lien que cette quête de la fin de l’histoire. Le roman de Calvino, c’est surtout une formidable mise en fiction de la théorie de la lecture.

                J’ai passé un excellent moment avec ce livre plein de surprises. Mais je reconnais et me dois d’avertir les gens que ce n’est pas le plus accessible des livres et que, pour le lecteur qui ne trouve pas d’intérêt dans les études littéraires, il pourrait être d’un attrait limité s’il n’y avait cette originalité des dix histoires en un livre.

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