dimanche 28 février 2016

Trois contes, Gustave Flaubert









Auteur : Gustave Flaubert
Titre VO : Trois contes
Editions : Larousse
Genre : Conte, Classique
Pagination : 256 pages
Prix : 3,50 €
ISBN : 9782035842770


Synopsis :

Félicité a été engagée comme servante chez Mme Aubain, à Pont-l'Évêque, après une histoire d’amour malheureuse. Elle s'attache tour à tour aux enfants de la famille, Paul et Virginie, à son propre neveu, Victor, à un perroquet domestique, Loulou, mais les perd tous, qui par un départ pour le collège, qui par une navigation au long cours..., et finalement par une mort prématurée. Lorsque Mme Aubain disparaît elle aussi, la vieille et sourde Félicité est épuisée par ses dévouements successifs, dont il ne lui reste rien. Alors que la procession de la Fête-Dieu fait halte devant le reposoir placé dans la cour de Mme Aubain, Félicité agonise, en plein délire mystique.

Lorsque naît Julien, dans un château tranquille, deux sages lui prédisent un double destin : il sera empereur, prédit l'un ; il sera un saint, prédit l'autre. Enfant, il est d’une grande cruauté. S'étant enfui pour échapper à la prophétie d'un cerf (dont il a sauvagement tué la biche et le faon) qui lui jure qu’il tuera père et mère, il connaît une vie d’aventures et épouse la fille d’un empereur. Ayant transpercé deux formes suspectes allongées dans le lit de son épouse, il découvre, horrifié, qu'il vient d'assassiner ses propres parents. Il devient mendiant, puis ermite. Un lépreux recueilli l'étreint, et Julien connaît une apothéose qui l’emporte jusque devant Jésus, au paradis.

Reprise d'un épisode du Nouveau Testament, l'histoire se déroule sur une seule journée, avec pour cadre une citadelle, au bord de la mer Morte, du tétrarque (gouverneur) de Palestine, Hérode Antipas. Hérode tient prisonnier Iaokanann (Jean-Baptiste). Or celui-ci condamne publiquement son union incestueuse et motivée par le pouvoir et l'intérêt, avec sa nièce Hérodias. Lors du festin donné pour l'anniversaire d'Hérode, la danse de Salomé, fille du premier mariage d'Hérodias, ensorcelle le tétrarque, qui lui promet tout ce qu’elle voudra. Elle réclame et obtient la tête de Iaokanann.


Ressenti :

                Gustave Flaubert, c’est un mythe chez les écrivains. C’est la figure par excellence de l’écrivain besogneux qui passe sa vie à manipuler les mots, retoucher ses textes sans arrêt pour tutoyer la perfection. C’est l’écrivain qui ne laisse rien au hasard. C’est un monstre de travail. Ce recueil de trois contes en est l’exemple même, puisqu’il a mis trente ans à l’écrire. 

                Je ne vais pas entrer dans le détail de chacune de ces histoires, le synopsis est assez éloquent à ce sujet. Je me concentrerai sur mon ressenti de lecteur. 

                Premièrement, « Un cœur simple ». Avec ce titre et un synopsis peu enthousiasmant à mon goût, je ne partais pas avec les meilleures dispositions à l’égard de ce conte. Une histoire de vie ordinaire, non merci. J’avais déjà donné avec « Madame Bovary » du même Flaubert. Il y a d’ailleurs une parenté manifeste entre les deux œuvres. Pourtant, j’ai trouvé du plaisir à lire les (més)aventures de Félicité. Peut-être parce que le format conte apporte une concision que je juge profitable au travail de Flaubert. Peut-être parce que chaque mot est à soulever pour trouver les multiples sens qu’il cache. Quoiqu’il en soit, ce texte m’a paru beaucoup plus digeste que son frère romancé. 

                « La légende de Saint Julien l’Hospitalier » m’a d’emblée paru beaucoup plus attractif. Un décor moyenâgeux, une histoire de chevalier et une espèce de magie qui imprègne l’ensemble. L’intrigue est plaisante, il y a de l’action. Mais ce n’est pas tout. Julien nous apporte une magnifique réflexion sur les conséquences de nos actes et sur la morale en général. Flaubert use encore dans ce récit de son incroyable opiniâtreté pour trouver chaque fois le mot juste, celui qui décrit l’action sans en rajouter ni en oublier. Un très beau conte. 

                « Hérodias » est le texte qui m’a le moins convaincu. Parce qu’il revisite un épisode de la Bible, en apportant peu de nouveauté – du moins lors d’une lecture innocente – ou d’intérêt supplémentaire. Je suis convaincu que, comme pour les deux autres récits, on peut trouver des sens cachés dans chaque parcelle de l’histoire. Mais je n’ai pas accroché. 

                Au final, ce recueil est un admirable travail d’orfèvre que nous offre Flaubert. La puissance de son écriture concentrée dans ces trois contes, qui constituent l’ultime production « romanesque » de l’auteur, captivera encore nombre de lecteurs, j’en suis sûr. C’est en tout cas l’effet qu’ont produit ces textes sur moi.

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