Auteur : Gustave
Flaubert
Titre VO : Trois
contes
Editions : Larousse
Genre : Conte,
Classique
Pagination : 256
pages
Prix : 3,50 €
ISBN : 9782035842770
Synopsis :
Félicité a été
engagée comme servante chez Mme Aubain, à Pont-l'Évêque, après une histoire
d’amour malheureuse. Elle s'attache tour à tour aux enfants de la famille, Paul
et Virginie, à son propre neveu, Victor, à un perroquet domestique, Loulou,
mais les perd tous, qui par un départ pour le collège, qui par une navigation
au long cours..., et finalement par une mort prématurée. Lorsque Mme Aubain
disparaît elle aussi, la vieille et sourde Félicité est épuisée par ses
dévouements successifs, dont il ne lui reste rien. Alors que la procession de
la Fête-Dieu fait halte devant le reposoir placé dans la cour de Mme
Aubain, Félicité agonise, en plein délire mystique.
Lorsque naît
Julien, dans un château tranquille, deux sages lui prédisent un double destin :
il sera empereur, prédit l'un ; il sera un saint, prédit l'autre. Enfant, il
est d’une grande cruauté. S'étant enfui pour échapper à la prophétie d'un cerf
(dont il a sauvagement tué la biche et le faon) qui lui jure qu’il tuera père
et mère, il connaît une vie d’aventures et épouse la fille d’un empereur. Ayant
transpercé deux formes suspectes allongées dans le lit de son épouse, il
découvre, horrifié, qu'il vient d'assassiner ses propres parents. Il devient
mendiant, puis ermite. Un lépreux recueilli l'étreint, et Julien connaît une
apothéose qui l’emporte jusque devant Jésus, au paradis.
Reprise d'un
épisode du Nouveau Testament, l'histoire se déroule sur une seule journée, avec
pour cadre une citadelle, au bord de la mer Morte, du tétrarque (gouverneur) de
Palestine, Hérode Antipas. Hérode tient prisonnier Iaokanann (Jean-Baptiste).
Or celui-ci condamne publiquement son union incestueuse et motivée par le
pouvoir et l'intérêt, avec sa nièce Hérodias. Lors du festin donné pour
l'anniversaire d'Hérode, la danse de Salomé, fille du premier mariage
d'Hérodias, ensorcelle le tétrarque, qui lui promet tout ce qu’elle voudra.
Elle réclame et obtient la tête de Iaokanann.
Ressenti :
Gustave
Flaubert, c’est un mythe chez les écrivains. C’est la figure par excellence de
l’écrivain besogneux qui passe sa vie à manipuler les mots, retoucher ses
textes sans arrêt pour tutoyer la perfection. C’est l’écrivain qui ne laisse
rien au hasard. C’est un monstre de travail. Ce recueil de trois contes en est
l’exemple même, puisqu’il a mis trente ans à l’écrire.
Je
ne vais pas entrer dans le détail de chacune de ces histoires, le synopsis est
assez éloquent à ce sujet. Je me concentrerai sur mon ressenti de lecteur.
Premièrement,
« Un cœur simple ». Avec ce titre et un synopsis peu enthousiasmant à
mon goût, je ne partais pas avec les meilleures dispositions à l’égard de ce
conte. Une histoire de vie ordinaire, non merci. J’avais déjà donné avec
« Madame Bovary » du même Flaubert. Il y a d’ailleurs une parenté
manifeste entre les deux œuvres. Pourtant, j’ai trouvé du plaisir à lire les
(més)aventures de Félicité. Peut-être parce que le format conte apporte une
concision que je juge profitable au travail de Flaubert. Peut-être parce que
chaque mot est à soulever pour trouver les multiples sens qu’il cache. Quoiqu’il
en soit, ce texte m’a paru beaucoup plus digeste que son frère romancé.
« La
légende de Saint Julien l’Hospitalier » m’a d’emblée paru beaucoup plus
attractif. Un décor moyenâgeux, une histoire de chevalier et une espèce de
magie qui imprègne l’ensemble. L’intrigue est plaisante, il y a de l’action.
Mais ce n’est pas tout. Julien nous apporte une magnifique réflexion sur les
conséquences de nos actes et sur la morale en général. Flaubert use encore dans
ce récit de son incroyable opiniâtreté pour trouver chaque fois le mot juste,
celui qui décrit l’action sans en rajouter ni en oublier. Un très beau conte.
« Hérodias »
est le texte qui m’a le moins convaincu. Parce qu’il revisite un épisode de la
Bible, en apportant peu de nouveauté – du moins lors d’une lecture innocente –
ou d’intérêt supplémentaire. Je suis convaincu que, comme pour les deux autres
récits, on peut trouver des sens cachés dans chaque parcelle de l’histoire.
Mais je n’ai pas accroché.
Au
final, ce recueil est un admirable travail d’orfèvre que nous offre Flaubert.
La puissance de son écriture concentrée dans ces trois contes, qui constituent
l’ultime production « romanesque » de l’auteur, captivera encore
nombre de lecteurs, j’en suis sûr. C’est en tout cas l’effet qu’ont produit ces
textes sur moi.
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