Auteur : Honoré
de Balzac
Titre VO : Illusions
perdues
Editions : Gallimard
Genre : Classique,
Réaliste
Pagination : 960
pages
Prix : 8,70 €
Synopsis :
Illusions
perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le
poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris
à la recherche de la gloire. Comédie des mœurs provinciales et parisiennes,
fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris
aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans
possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique
des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions
perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique
sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie,
sous le signe de la perte et de la désillusion.
Ressenti :
J’ai
lu ce roman dans le cadre de mon cours « littérature et société ». Il
s’agissait de voir les interactions entre l’œuvre et son contexte – aussi bien
celui de sa création que celui de sa réception. C’est également le premier
texte de Balzac que je lisais.
Illusions perdues, c’est l’histoire de
deux hommes au destin singulier, deux amis, deux hommes des lettres. L’un est
poète et s’en va chercher fortune et gloire à Paris, l’autre est imprimeur et
reste à Angoulême pour faire fructifier l’héritage de son père. Ces deux hommes
connaissent un destin triste, dépassés par une société à la modernisation
galopante qui n’attend pas les perfectionnistes. Ce roman, c’est aussi celui
d’un univers, celui de la presse. Celle qui sert à imprimer les livres et les
journaux, et celle qui arbitre, juge, sanctionne, dévoile en le défigurant le monde
qui l’entoure. Avec cette œuvre, Balzac affiche son ambition de nous montrer la
société de son époque aussi fidèlement que possible, sans fard, sans omission. Le
résultat nous donne un tableau très critique à l’égard d’une société de
« lettrés » qui a abandonné le travail minutieux pour se complaire
dans l’art du paraître et dans les jeux d’influences. Paris est un autre monde
et la bourgeoisie de province n’est qu’une bien pâle imitation de la société
mondaine de la capitale où la gloire et la réputation se font aussi vite qu’elles
se défont, en quelques mots.
Illusions perdues, c’est aussi
l’histoire de ces deux hommes. Lucien, l’artiste, le poète, le bellâtre, s’en
va chercher la gloire à Paris, fort de ses triomphes à Angoulême. Mais il
apprend bien vite la dure réalité et déchante aussitôt. Là où il espérait
rencontrer des poètes, des gens d’art, il trouve des conspirateurs, des vendeurs
de mots, des traîtres et des séducteurs. Les seuls personnes qui lui semblent
un tant soit peu intéressés à la chose artistique vivent dans une misère
sordide. Lucien à la sensibilité extrême, Lucien l’ingénu fait des choix
malheureux et se perd dans le terrible monde parisien.
Son
ami David, l’imprimeur, l’entrepreneur, l’inventeur va lui aussi connaître une
triste fortune. Le monde de l’imprimerie, en plein essor à cette époque, est un
univers de requins où tous les coups sont permis. L’honnête David, qui n’aspire
qu’au bonheur de ceux qu’il aime, doit lutter contre des forces qui le
dépassent, du moins, qui tirent profit de sa bonté pour mieux le terrasser.
Balzac
est un monument. Balzac n’est pas l’auteur le plus facile à lire, parce qu’il
aime le détail. Mais chaque détail, justement, a son importance dans l’économie
du récit. Chaque description est autant d’informations que l’auteur nous
transmet subrepticement. Balzac écrit des pavés qui en découragent plus d’un.
Pourtant, si l’on décide de relever le défi, on découvre une plume d’une rare
efficacité, un récit prenant où l’on retrouve des personnages parfaitement
ancrés dans un monde d’un réalisme confondant. On y vit des aventures, des
joies, des peines.
Mon
expérience avec Balzac est clairement une réussite. J’ai adoré ma lecture, même
si je reconnais que l’épaisseur du roman est parfois décourageante. Mais une
fois que l’histoire s’emballe, les pages défilent à grande vitesse et finalement
on referme le livre avec le sourire. A ceux qui ont peur des grosses briques,
ne vous découragez pas ! L’histoire que nous propose Balzac mérite
vraiment de surmonter les premières angoisses.
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