dimanche 31 janvier 2016

Illusions perdues, Honoré de Balzac









Auteur : Honoré de Balzac
Titre VO : Illusions perdues
Editions : Gallimard
Genre : Classique, Réaliste
Pagination : 960 pages
Prix : 8,70 €


Synopsis :

Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des mœurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion.


Ressenti :
                J’ai lu ce roman dans le cadre de mon cours « littérature et société ». Il s’agissait de voir les interactions entre l’œuvre et son contexte – aussi bien celui de sa création que celui de sa réception. C’est également le premier texte de Balzac que je lisais. 

                Illusions perdues, c’est l’histoire de deux hommes au destin singulier, deux amis, deux hommes des lettres. L’un est poète et s’en va chercher fortune et gloire à Paris, l’autre est imprimeur et reste à Angoulême pour faire fructifier l’héritage de son père. Ces deux hommes connaissent un destin triste, dépassés par une société à la modernisation galopante qui n’attend pas les perfectionnistes. Ce roman, c’est aussi celui d’un univers, celui de la presse. Celle qui sert à imprimer les livres et les journaux, et celle qui arbitre, juge, sanctionne, dévoile en le défigurant le monde qui l’entoure. Avec cette œuvre, Balzac affiche son ambition de nous montrer la société de son époque aussi fidèlement que possible, sans fard, sans omission. Le résultat nous donne un tableau très critique à l’égard d’une société de « lettrés » qui a abandonné le travail minutieux pour se complaire dans l’art du paraître et dans les jeux d’influences. Paris est un autre monde et la bourgeoisie de province n’est qu’une bien pâle imitation de la société mondaine de la capitale où la gloire et la réputation se font aussi vite qu’elles se défont, en quelques mots.

                Illusions perdues, c’est aussi l’histoire de ces deux hommes. Lucien, l’artiste, le poète, le bellâtre, s’en va chercher la gloire à Paris, fort de ses triomphes à Angoulême. Mais il apprend bien vite la dure réalité et déchante aussitôt. Là où il espérait rencontrer des poètes, des gens d’art, il trouve des conspirateurs, des vendeurs de mots, des traîtres et des séducteurs. Les seuls personnes qui lui semblent un tant soit peu intéressés à la chose artistique vivent dans une misère sordide. Lucien à la sensibilité extrême, Lucien l’ingénu fait des choix malheureux et se perd dans le terrible monde parisien. 

                Son ami David, l’imprimeur, l’entrepreneur, l’inventeur va lui aussi connaître une triste fortune. Le monde de l’imprimerie, en plein essor à cette époque, est un univers de requins où tous les coups sont permis. L’honnête David, qui n’aspire qu’au bonheur de ceux qu’il aime, doit lutter contre des forces qui le dépassent, du moins, qui tirent profit de sa bonté pour mieux le terrasser. 

                Balzac est un monument. Balzac n’est pas l’auteur le plus facile à lire, parce qu’il aime le détail. Mais chaque détail, justement, a son importance dans l’économie du récit. Chaque description est autant d’informations que l’auteur nous transmet subrepticement. Balzac écrit des pavés qui en découragent plus d’un. Pourtant, si l’on décide de relever le défi, on découvre une plume d’une rare efficacité, un récit prenant où l’on retrouve des personnages parfaitement ancrés dans un monde d’un réalisme confondant. On y vit des aventures, des joies, des peines. 

                Mon expérience avec Balzac est clairement une réussite. J’ai adoré ma lecture, même si je reconnais que l’épaisseur du roman est parfois décourageante. Mais une fois que l’histoire s’emballe, les pages défilent à grande vitesse et finalement on referme le livre avec le sourire. A ceux qui ont peur des grosses briques, ne vous découragez pas ! L’histoire que nous propose Balzac mérite vraiment de surmonter les premières angoisses.

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