samedi 19 mars 2011

Noir Animal, Yann Queffelec




Description :

                « A l’école il avait réponse à tout. Au pavillon réponse à rien. A moins que rien si le skin écoutait. A l’école il l’ouvrait. Motus au pavillon. A l’école il allait toujours au tableau réciter les fables, et quand il ne savait pas il savait quand même, et la fable se déroulait comme elle pouvait, et la cigale ayant chanté tout l’été pouvait aussi bien continuer jusqu’à l’été d’après. La poésie lui retournait les sangs d’émotion, les deux Pigeons qui s’aimaient d’amour tendre ou le Rat des villes et le Rat des champs ou dame Fourmi n’est pas prêteuse. Il flippait en récitant le Loup et l’Agneau à cause de sa fable à lui, tous les soirs au pavillon : le Nègre et le Skinhead. »
                                                          
Ressenti :

                Sur le conseil d’une amie, j’ai fait l’acquisition de ce livre. Elle m’a vaguement parlé de l’histoire et m’a juste mentionné que c’était son livre préféré. L’achat n’étant pas coûteux, je n’ai pas hésité longtemps. 

                Noir Animal raconte donc l’histoire d’un jeune garçon noir : Charlie, adopté par une famille de classe moyenne dont le fils unique est un skin. Le décor est planté. Nous suivons donc le calvaire de Charlie, ses angoisses mais aussi ses rêves secrets. Nous apprenons sa « fable » comme il aime le dire, coincé dans une famille où père et mère semblent n’avoir aucune prise sur leur skinhead de fils, fermant les yeux sur le calvaire qu’il fait vivre au nègre. Pourtant avoir une famille terrible, aux yeux de Charlie, c’est toujours mieux que ne pas avoir de famille du tout. Il serre donc les dents, encaissant chaque jour un peu plus.

                Si le style d’écriture très « parlé » m’a un peu déstabilisé au départ, il s’est avéré être un élément déterminant de l’ambiance très sombre de ce roman. L’atmosphère est par moments irrespirable, le rendu est saisissant. Sans « broder », l’auteur nous livre une très belle version d’une fable sociale classique. Le personnage de Charlie est attachant, sans toutefois être extrêmement approfondi. Les personnages secondaires sont peut-être un peu surfaits, mais cela participe relativement bien au rendu général, passant ainsi plus facilement. 

                Si la fin semble classique, elle réussit pourtant à m’émouvoir.

                Le bilan de ce livre est très positif. Moi qui ne suis en général pas friand de ce genre de roman, j’ai apprécié un livre à la lecture très fluide, prenante. Bouleversé par le film American History X, j’ai retrouvé certaines émotions dans cette histoire, pour mon plus grand plaisir. Je peux même dire que ce roman est mon premier coup de cœur de l’année.

2 commentaires:

  1. J'ai lu aussi ce livre pour le challenge, et je me suis régalée, King est vraiment le roi de la Plume (si on peut dire cela comme ça) et c'est vrai que le film est parfaitement adapté au roman!
    Très bell critique en tout cas :)

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  2. Lol, je crois qu'il faudrait que je revois la présentation de mon blog. Tu n'es pas la première personne à poster un commentaire un cran plus bas que prévu =D

    Merci pour le commentaire! Effectivement, King ne vole pas sa réputation.

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