La Légion de la Terreur (La Guerre des Démons t.1), Raymond E. Feist

Description :

                A l’autre bout de l’univers, un peuple est harcelé par une horde de démons terrifiants. Le monde des Taredhels était autrefois un vaste empire. Désormais, il n’est plus que ruine et cauchemar. Seul un espoir subsiste : une planète ancrée dans l’histoire de leurs lointaines origines… Convaincus que Midkemia est cette planète, les Taredhels souhaitent la reconquérir. 

                Pug et les membres du Conclave s’apprêtent à affronter l’invasion de ces elfes impitoyables.

                Mais très vite ils s’aperçoivent que la menace ne vient pas des Taredhels mais de la légion démoniaque qui les poursuit…

Ressenti :

                C’est reparti pour un cycle de Feist. De nouvelles aventures sur Midkemia avec Pug, Tomas et leurs amis. Premier tome d’un nouveau cycle, je m’attendais à ce qu’il soit un peu lent et avec de nouveaux personnages, une mise en place… Je ne me suis pas vraiment trompé.

                Comme à son habitude, Feist nous propose de suivre plusieurs personnages ou groupes de personnages. On retrouve bien sûr Pug, Miranda et Magnus, les puissants magiciens ainsi que Tomas l’héritier de Seigneurs Dragons. Les nouveaux personnages « importants » sont au nombre de trois. Il s’agit d’Amirantha, un démoniste qui vit sur Novindus, de Sandreena, chevalier-inflexible du Bouclier des Faibles de Dala, et enfin Gulamendis, démoniste lui aussi, mais appartenant au peuple des Taredhels, les elfes par-delà les étoiles. 

                Amirantha est un sorcier vieux de plus d’un siècle. Il gagne sa vie en bannissant contre de l’or des démons qu’il a lui-même invoqué. Apparemment sans scrupule, il va tout de même faire évoluer son point de vue lorsqu’il se rend compte que ses invocations commencent à échapper à son contrôle. Il va chercher à en informer les gens compétents et donc rencontrer les membres du Conclave des Ombres. 

                Sandreena est une ravissante jeune femme qui a eu une enfance plus que difficile. Elle a trouvé la rédemption en entrant au service de l’ordre de Dala. Ses compétences sont impressionnantes pour une femme. Elle est susceptible et impulsive. 

                Gulamendis est un Taredhel. Il est arrogant comme tous les membres de son peuple. Il est cependant parmi les plus modérés. Il est convaincu que les Taredhels vont s’éteindre s’ils n’abandonnent pas leurs coutumes coloniales et n’acceptent pas d’alliance pour repousser la légion démoniaque. S’il a lui-même du mal à s’y résoudre, il fera cependant tout pour que ça arrive. 

                Pug et leurs amis vont tout mettre en œuvre pour repousser la horde de démons. Pour cela, ils vont enquêter sur des agissements étranges dans le massif du Quor, recruter des démonistes pour en apprendre plus sur les habitants du Cinquième Cercle et rencontrer Gulamendis, des Taredhels pour en savoir plus sur les intentions de ce peuple. Un autre point positif concernant les personnages est que cette fois, l’auteur n’hésite pas trop à les faire souffrir, voire mourir pour certains. Si le temps de guérison reste encore un peu rapide, la fin du « mode super-héros » est satisfaisante puisque nos héros en deviennent plus  « humains » et donc plus accessibles. Le gros point négatif au sujet des personnages est qu’il faut absolument avoir lu les cycles précédent, idéalement tous, pour connaître un peu mieux chacun d’eux. Ceci rend le roman difficile d’accès aux néophytes. 

                Du point de vue de l’intrigue, le roman commence en fanfare avec l’apparition d’un monstrueux démon là où il n’y aurait dû avoir qu’un démon mineur. Puis l’apparition régulière de démons tout au long de l’histoire. On sait qui sont les méchants. Comme toujours le fait de suivre plusieurs personnages permet de voir l’histoire à partir de plusieurs points de vue et donc d’en savoir plus. En revanche, si on voit bien l’invasion démoniaque arriver, on se demande encore comment vont se débrouiller Pug et ses amis pour s’en sortir cette fois. Et je ne peux m’empêcher d’avoir une impression de déjà-vu. L’histoire semble se répéter avec les ennemis qui changent à chaque fois.

                Au niveau de l’écriture en elle-même, je dois dire que j’apprécie énormément le rendu des effets magiques de Feist. Ses mots me parlent énormément et contribuent en grande partie au plaisir que je tire de ses romans. Par ailleurs, les dialogues n’ont pas le caractère pompeux de certains livres de Fantasy. Ils sont plus accessibles, avec un langage moins soutenu. La lecture est fluide, saupoudrée avec ce qu’il faut de descriptions. 

                En conclusion, c’est encore une fois une bonne lecture que m’a proposé Feist. Je ne me lasse pas de lire les aventures de Pug et chaque nouvel épisode est un régal pour moi. Si je ne place pas ce roman parmi mes coups de cœur, c’est parce qu’il y a tout de même ces quelques points négatifs que j’ai mentionné. Je le conseille à ceux qui connaissent déjà la série. Il ne détonnera pas.