Le baiser de la femme-araignée, Manuel Puig

Auteur : Manuel Puig

Titre VO : El beso de la mujer araña

Editions : Points

Genre : Drame

Pagination : 338

Prix : 8.70€

Synopsis :

"Tant que je serai avec lui, j'aurai l'espoir qu'il me raconte quelque chose... et s'il me raconte quelque chose, j'aurai l'espoir de ma libération." Une voix s'élève dans l'obscurité d'une prison de Buenos Aires. Molina, homosexuel, condamné pour détournement de mineur, ressuscite pour son codétenu Valentin, jeune guérillero, la splendeur du cinéma des années 40. Au fil des nuits et des histoires, un lien se noue entre eux que tout opposait, la confiance se tisse et l'espoir ne disparaît pas tout à fait. Raconter pour rester debout, pour devenir un homme, pour être libre enfin.

Ressenti :

               

                Toujours dans le cadre de mes cours, je me suis penché sur ce roman, sans connaître l’auteur, ni le synopsis. Plongée dans l’œuvre.

                Ici nous suivons les échanges entre deux prisonniers argentins. Molina, homosexuel, inculpé pour détournement de mineur, raconte des films à son compagnon de cellule Valentin, jeune guérillero activiste. Tantôt tristes, tantôts fantastiques, les récits de Molina apportent de la couleur au quotidien des deux détenus. Souvent, ils échangent leur point de vue sur les thèmes abordés. Parfois, ils parlent de leur vie à l’extérieur.

                Molina est « une folle », très sensible, très délicat avec son compagnon de galère. Il connaît presque par cœur les films qu’il raconte, et le fait avec brio. S’il réagit parfois mal aux piques du jeune homme, il oublie toute rancune lorsque ce dernier est malade. Personnage très attachant, il a pourtant un secret lourd à porter. 

                Valentin est un jeune homme plein de conviction. Il est prêt à tout pour défendre sa cause. La prison n’est qu’un obstacle à franchir pour lui, donc pas question de perdre son temps à se lamenter. Lorsqu’il n’écoute pas les récits de Molina, il étudie de longues heures. Il parle rarement pour ne rien dire et préfère se taire lorsqu’il cherche ses mots. Pourtant, au contact de son ami, il va apprendre à écouter à nouveau son cœur et penser à autre chose que la lutte qu’il s’est imposée. 

                Les thématiques sont touchantes, de la propagande des régimes totalitaires aux discriminations raciales en passant par l’amour et la vie en cellule. L’auteur réussit à créer un roman tout à fait novateur en le basant essentiellement sur des dialogues. En effet, il n’y a (presque) aucune narration, aucune incise. Seules s’enchainent les interventions de Molina et Valentin. Comme si rien d’autre n’existait dans leur monde. 

                Une découverte magnifique. Un roman poignant –adapté au cinéma, pour les amateurs - qui ne laissera personne indifférent.