Auteur : Michel
Houellebecq
Titre VO : Les
particules élémentaires
Editions : J’ai
Lu
Genre : Contemporain
Pagination : 317
pages
Prix : 8.10€
Synopsis :
L'un est un
scientifique de renom, l'autre est anonyme ; l'un a choisi une solitude
absolue, l'autre ne l'a pas choisie mais la subit quand même ; l'un et l'autre
sont frères et n'ont rien en commun, sinon cette propension au malheur. Ou
plutôt au "non-bonheur" : bonheur dont les auraient privés les
débordements libertaires des années soixante-dix. Chacun de leur côté, en se
traînant de fiasco en désastre, et de retraite en désert, ils vont faire de
leur vie la preuve de ce désenchantement du monde et révéler enfin la clef des
rapports entre les hommes : l'illusion.
Ressenti :
Michel
Houellebecq a alimenté les journaux en début d’année avec son nouveau livre Soumission, sorti le jour de l’attentat
contre Charlie Hebdo. Je ne connaissais pas du tout le personnage, ni son œuvre.
Encore une fois, mes cours m’ont permis de combler partiellement cette lacune.
Dans
Les particules élémentaires, paru en
1998, nous suivons les vies de Michel Djerzinski et Bruno Clément, demi-frères
n’ayant rien d’autre en commun qu’une mère qui les a abandonnés et un mal-être
qu’ils trainent depuis leur enfance.
L’un est un
scientifique de renom, véritable génie de la biologie qui porte le poids de son
don. Depuis sa plus tendre enfance, il traverse sa vie dans une solitude
absolue. Étranger parmi les hommes, il semble imperméable à toute la vie qui l’entoure.
L’amour, la joie, la tendresse et la sexualité lui sont inaccessibles,
incompréhensibles. Esprit fin, cartésien, il analyse avec pragmatisme tout ce
qui l’entoure, décomposant chaque chose en systèmes solvables. Ni sa mère, ni
son demi-frère, ni la belle Annabelle ne réussiront à le ramener dans le monde
des humains. Subissant sa vie, il n’utilisera pas plus de temps qu’il ne lui
faut pour réaliser ses projets.
Bruno est un
anonyme. Tout petit, il était ce petit avorton, un peu grassouillet que les
plus forts aimaient brutaliser dans les pensionnats. Il en gardera à vie une
absence d’estime de soi. Peu gâté par la vie en général, il va s’enfermer de
lui-même dans un monde où chaque relation sociale est une épreuve. Aigri très
jeune, il tente pourtant de tirer le maximum d’expérience sexuelle qu’il peut
de cette vie ingrate. Frisant la perversion, il croit un moment trouver le
bonheur avec une libertine. Mais le sort lui rappelle qu’il fait partie des
perdants. Il finira par abandonner, s’enfermant de lui-même dans un hôpital
psychiatrique où les traitements lui feront perdre conscience du réel.
L’histoire
proprement dite est une critique sombre de la société humaine dans les années
60-70 et de sa difficile mutation vers les sciences. Michel Houellebecq donne à
ses personnages un caractère tragique impressionnant. Si Bruno est une victime
désignée et aigrie, très prévisible, Michel est un marginal d’un tout autre
genre, trop intelligent pour le monde qui l’entoure, il vit dans une solitude
effrayante mais qui ne semble pas le toucher. Les états d’âme des deux frères
émaillent un récit où les développements scientifiques ou philosophiques tiennent
une part non négligeable. J’avoue n’avoir pas vérifié les références proposées
par l’auteur, mais si elles sont vraies, le travail de documentation est impressionnant.
Si par moment elles sont un peu longues, ces références permettent de rentrer
plus profondément dans le schéma de pensée des protagonistes.
Encore une
fois, je suis déçu de ma chronique. Ce roman m’a mis une belle claque, et j’ai
l’impression de ne pas lui rendre suffisamment hommage. J’ai entendu dire « Houellebecq,
on aime ou on aime pas ». Pour moi, c’est un « j’aime »
vigoureux !
Je n'ai encore jamais lu de livre de cet auteur mais pourquoi ne pas tenter avec celui-ci !
RépondreSupprimerComme je n'ai lu que celui-ci je ne peux pas vraiment t'en conseiller d'autres :p
SupprimerMais je l'ai vraiment apprécié et j'ai apprécié la profondeur des personnages. :)