Auteur : Louis
Hamelin
Titre VO : Le
Joueur de flûte
Editions : Denöel
(Boréal Compact)
Genre : Drame
Pagination : 226
Prix : 12.95
$CAD
Synopsis :
Si Ti-Luc
Blouin est si pressé de se rendre sur la côte ouest, c’est qu’il est à la
recherche de son père, un écrivain américain mythique qui vit reclus dans l’île
de Mere, au large de Vancouver. Mais il trouvera là bien plus que ce qu’il
avait escompté. Hier encore le royaume de la forêt vierge, l’île est
aujourd’hui le théâtre de vifs affrontements entre la multinationale qui
détient les droits d’exploitation de la forêt et tout ce que l’Amérique compte
d’écologistes et de militants.
Ressenti :
Encore
une découverte made in « mes cours ». Encore un livre dans lequel je
me suis plongé sans aucune idée de ce qui m’attendais.
Les
premières pages nous décrivent un personnage principal loin – très loin – du héros.
Ti-Luc est un suiveur. Il le reconnait lui-même, sa capacité à prendre des
initiatives est proche du néant. Si cette caractéristique lui permet de se
fondre aisément dans n’importe quel environnement et de se faire des amis partout,
elle fait de lui un personnage sans relief qu’on peut facilement faire disparaitre
dans le décor. Fils d’une femme libre à tendance écologiste et d’un écrivain aussi
talentueux que perdu dans son monde et qui a abandonné sa mère avant même sa
naissance, il prend finalement la décision de partir sauver l’île de Mere. Le
lieu qui a vu sa conception est menacé par une multinationale qui veut
exploiter les forêts encore pures de l’île. Pour retrouver la trace de son père
Ti-Luc va se mêler au conflit, rencontrer des personnages hauts en couleur,
parfois un peu trop idéalistes, souvent très engagés. Au milieu de cette
communauté venue défendre ce coin de paradis, il se découvre enfin une âme et
une volonté en même temps que la piste qui le mène à son père.
L’évolution
du personnage de Ti-Luc est saisissante. Du fragile et incertain
hypocondriaque, il se transforme en défenseur de la nature, capables d’extrémités
insoupçonnées. La métamorphose est presque trop forte pour être vraie. Les
personnages autour de lui apportent un peu plus de détail à une fresque
écologiste en forme de Quête Personnelle. Le rapport à la nature est poétique
mais toujours en trame de fond, laissant la part belle aux réflexions de
Ti-Luc. Finalement, le personnage neutre présenté au départ se révèle d’une
intrigante complexité.
L’histoire
m’a touché. D’abord parce que la cause de la Nature est la mienne (beaucoup
moins que je le souhaiterais mais j’y travaille chaque jour – la part du
colibri) et devrait être celle de tous, simplement pour les merveilles qu’elle
nous offre chaque jour et que nous détruisons un peu plus chaque jour. Le
personnage de Ti-Luc suit le genre de schéma qui m’inspire. Parti de loin, il
arrive néanmoins à une évolution positive, avec à la clé des actes beaucoup
plus en accord avec ses convictions. C’est le genre de chemin que j’aimerais
suivre.
Au
final, c’est une étonnante découverte que cette lecture. Sceptique au départ, j’ai
fini avec une dose de plaisir inespéré et d’autant plus apprécié. Une belle
histoire.
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