Auteur : Vriginia Woolf
Titre VO : A Room
of One’s Own
Editions : Denoël
(10/18)
Genre : Essai
Pagination : 171
pages
Prix : 8.80€
Synopsis :
"Je sais
vous m'avez demandé de parler des femmes et du roman. Quel rapport, allez-vous
me dire, existe-t-il entre ce sujet et une "chambre à soi" ?,
interroge Virginia Woolf en ouverture d'une conférence sur le féminisme qu'elle
dispensa aux étudiantes de l'université de Cambridge. Avec une irritation
voilée d'ironie, Virginia Woolf rappelle dans ce délicieux pamphlet comment,
jusqu'à une époque toute récente, les femmes ont été savamment placées sous la
dépendance spirituelle et économique des hommes et, par voie de conséquence,
réduites au silence. Il manquait à celles qui étaient douées pour affirmer leur
génie de quoi vivre, du temps et une chambre à soi."
Ressenti :
Il
y avait un moment que j’avais inscrit le nom de Virginia Woolf dans ma liste de
lecture. J’en avais entendu parler par une amie dont c’était l’auteure
favorite. Mes cours m’ont permis de passer à l’acte, encore une fois.
Une chambre à soi, c’est un essai sur « les
femmes et le roman ». En tout cas, c’est le sujet qui avait été proposé à
Virginia Woolf. Mais, bien en mal de se décider quant au contenu de son texte,
l’auteure nous a plutôt décrit son parcours littéraire à la recherche de cette
fameuse matière qui lui manquait. Nous la suivons dans ses lectures – très nombreuses
et variées -, dans ses réflexions quant à la condition féminine et à la
relation homme-femme à travers le temps. Travaillant minutieusement, elle nous
révèle l’évolution du portrait de la femme-auteure, ses caractéristiques, ses
difficultés, son chemin de l’ombre à la lumière.
Dans
ce livre, il est question de la femme. Les premières pages nous l’annoncent bien
vite et j’ai eu un premier mouvement de recul. Sans rentrer dans la polémique,
je reconnais la femme comme l’égale de l’homme. Je reconnais également qu’il
lui a fallu batailler pour en arriver là et que de nombreux hommes ont encore l’esprit
trop étroit. Pourtant le mouvement féministe me laisse perplexe, un peu comme
ces personnes qui prêchent une armée de convaincus. Du coup, j’ai tendance à
fuir ce genre de discours. Mais cette fois, lecture obligatoire oblige, je suis
resté. Grand bien m’en a pris. Si le discours féministe est au premier plan, il
est proposé d’une manière « douce ». Aucune agressivité ne m’a
interpellé dans les propos de Virginia Woolf. Elle présente les choses en toute
humilité, en respectant la place qu’avaient les femmes à cette époque, mais en
présentant une échappatoire.
Au-delà
du discours féministe, l’auteure nous parle d’écriture et d’environnement de
création. La thèse qu’elle soutient en est issue directement. Pour qu’une écrivaine
puisse s’épanouir et libérer sa créativité, elle devrait avoir « une
chambre à soi et cinq cent livres de rentes annuelles ». Les écrivain-e-s
pauvres n’ont que rarement percé à l’époque où elle écrit. Et si, de nos jours,
J.K. Rowling a pu défier cette « norme », le nombre d’écrivains
modestes qui ont percé reste bien faible proportionnellement à la quantité d’écrivains
publiés. L’écriture est un métier à part entière et nécessite aussi des
conditions de travail adéquates pour que la production soit bonne.
Dans
la lignée des journaux d’écrivains que j’ai pu lire dans ma précédente session
de cours, cet essai vient donner un point de vue féminin sur la question de l’écriture.
Une belle étude et une belle façon de montrer le travail de recherche en amont
d’un essai littéraire. Pour public averti, j’imagine.
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