Auteur : Hubert
Aquin
Titre VO : L’Invention
de la mort
Editions : Bibliothèque
Québécoise
Genre : Littérature
québécoise, Contemporain
Pagination : 198
Prix : 11.95
$CAD
Synopsis :
Dès les
premiers mots de ce roman, écrit en 1959 et resté inédit jusqu’au début des
années 1990, les dés sont jetés : « Tout est fini. » Entre le désespoir et la
folie, le journaliste René Lallemant revoit en accéléré les étapes de sa
relation avec Madeleine Vallin et fait parallèlement le procès impitoyable de
sa grande fatigue existentielle. C’est un roman sur la jalousie, qu’on lit
presque comme un journal personnel où tous les masques tombent, et, en premier,
celui de la fiction littéraire.
Ressenti :
Lu dans le
cadre de mon cours « Littérature et psychanalyse », ce roman me
serait apparu comme une étrange énigme s’il n’avait pas bénéficié de l’éclairage
de mon cours. Hubert Aquin est un virtuose de l’écriture et de ce fait n’est
pas accessible à tous les publics. Aperçu.
René
Lallemant va se suicider. Ce n’est pas un spoil,
il l’annonce dès le début. Il va se suicider pour mettre fin à une existence
épuisante, à la domination d’une pulsion de mort tortionnaire. Mais voilà, dans
la psychanalyse, la pulsion de mort est en tension perpétuelle avec la pulsion
de vie, l’Eros cher à Freud. On assiste ici à la manifestation de cette pulsion
de vie. Le récit de René est acte créateur qui empêche la pulsion de mort de
triompher. En racontant pourquoi il va mourir, il repousse cette échéance, il
crée une histoire – la sienne. Voilà pour le –très très – résumé de la partie
psychanalytique.
L’histoire
telle qu’elle est racontée est limpide. René nous raconte sa relation avec
Madeleine et celle qu’il entretient avec Jean-Paul, son « ami » et
collègue de bureau. Avec elle, c’est très intense, c’est un histoire d’amour
physique parfois tendre, souvent brutal, toujours en interrogation. René
cherche des réponses dans sa relation avec Madeleine, il cherche à « se
compléter », il cherche à être tout. Avec Jean-Paul, c’est une jalousie,
une histoire de petits coups par derrière dont René semble être la victime impuissante.
Mais Jean-Paul est aussi impliqué dans les histoires de cœur de son ami, de
près ou de loin. René tourne en rond dans ses pensées, ressassant
inlassablement celles-ci comme le flux et le reflux des vagues, comme cette eau
si attirante, comme cet environnement aqueux originel.
Lorsque
j’ai lu l’histoire, je n’ai vraiment pas été transcendé. J’avoue encore que
même avec l’éclairage de mon cours, je
suis sceptique. Pourtant je ne peux pas nier la qualité de l’écriture d’Hubert
Aquin et son empreinte profonde sur le récit qu’il nous fait. Si l’auteur était
effectivement conscient de toutes les choses relevées dans l’interprétation
psychanalytique, alors cet homme est un virtuose, doté d’un talent que je rêve
de posséder. Je répète néanmoins mon avertissement du début : ce livre n’est
probablement pas accessible à tous les publics.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire