dimanche 20 décembre 2015

L’Invention de la mort, Hubert Aquin










Auteur : Hubert Aquin
Titre VO : L’Invention de la mort
Editions : Bibliothèque Québécoise
Genre : Littérature québécoise, Contemporain
Pagination : 198
Prix : 11.95 $CAD


Synopsis :

Dès les premiers mots de ce roman, écrit en 1959 et resté inédit jusqu’au début des années 1990, les dés sont jetés : « Tout est fini. » Entre le désespoir et la folie, le journaliste René Lallemant revoit en accéléré les étapes de sa relation avec Madeleine Vallin et fait parallèlement le procès impitoyable de sa grande fatigue existentielle. C’est un roman sur la jalousie, qu’on lit presque comme un journal personnel où tous les masques tombent, et, en premier, celui de la fiction littéraire.


Ressenti :

                Lu dans le cadre de mon cours « Littérature et psychanalyse », ce roman me serait apparu comme une étrange énigme s’il n’avait pas bénéficié de l’éclairage de mon cours. Hubert Aquin est un virtuose de l’écriture et de ce fait n’est pas accessible à tous les publics. Aperçu.

                René Lallemant va se suicider. Ce n’est pas un spoil, il l’annonce dès le début. Il va se suicider pour mettre fin à une existence épuisante, à la domination d’une pulsion de mort tortionnaire. Mais voilà, dans la psychanalyse, la pulsion de mort est en tension perpétuelle avec la pulsion de vie, l’Eros cher à Freud. On assiste ici à la manifestation de cette pulsion de vie. Le récit de René est acte créateur qui empêche la pulsion de mort de triompher. En racontant pourquoi il va mourir, il repousse cette échéance, il crée une histoire – la sienne. Voilà pour le –très très – résumé de la partie psychanalytique. 

                L’histoire telle qu’elle est racontée est limpide. René nous raconte sa relation avec Madeleine et celle qu’il entretient avec Jean-Paul, son « ami » et collègue de bureau. Avec elle, c’est très intense, c’est un histoire d’amour physique parfois tendre, souvent brutal, toujours en interrogation. René cherche des réponses dans sa relation avec Madeleine, il cherche à « se compléter », il cherche à être tout. Avec Jean-Paul, c’est une jalousie, une histoire de petits coups par derrière dont René semble être la victime impuissante. Mais Jean-Paul est aussi impliqué dans les histoires de cœur de son ami, de près ou de loin. René tourne en rond dans ses pensées, ressassant inlassablement celles-ci comme le flux et le reflux des vagues, comme cette eau si attirante, comme cet environnement aqueux originel. 

                Lorsque j’ai lu l’histoire, je n’ai vraiment pas été transcendé. J’avoue encore que même avec l’éclairage de mon cours,  je suis sceptique. Pourtant je ne peux pas nier la qualité de l’écriture d’Hubert Aquin et son empreinte profonde sur le récit qu’il nous fait. Si l’auteur était effectivement conscient de toutes les choses relevées dans l’interprétation psychanalytique, alors cet homme est un virtuose, doté d’un talent que je rêve de posséder. Je répète néanmoins mon avertissement du début : ce livre n’est probablement pas accessible à tous les publics.

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