dimanche 14 février 2016

La maladie de la mort, Marguerite Duras





Auteur : Marguerite Duras
Titre VO : La maladie de la mort
Editions : Les Éditions de Minuit
Genre : Drame, Contemporain
Pagination : 60 pages
Prix : 7€


Synopsis :

Un homme paye une femme pour que, pendant plusieurs jours, elle s’allonge nue dans un lit, dans une chambre face à la mer noire et se soumette. Il essayera d’aimer. Elle le fait, il la regarde dormir, la touchera, dormira et pleurera contre elle. Puis elle lui pose des questions auxquelles il ne répond que brièvement. Elle lui dit qu’il est atteint de la maladie de la mort, qu’elle l’avait reconnue dès le début. Au bout de plusieurs nuits, il pleure sur lui-même et elle parvient à lui faire dire que c’est parce qu’il n’aime pas. Elle lui dit de ne plus pleurer sur lui-même. Peu à peu, elle prend le contrôle, mais sans paraître le vouloir, comme s'il lui laissait peu à peu le contrôle. Puis, un jour, elle ne revient plus et ne reviendra jamais.


Ressenti :

Un très court roman pour une découverte étonnante de l’écriture de Marguerite Duras. Je ne l’avais jamais lue mais son nom résonne depuis toujours comme celui d’une grande écrivaine. A petit roman, petite chronique, bien que le contenu soit d’une profondeur vertigineuse. 

Le synopsis, vous l’avez juste au-dessus. Pas grand-chose à rajouter. L’essentiel est ailleurs. Parce que l’écriture de Duras est ailleurs. Si je m’étais contenté de lire ce livre sans approche critique spécifique, je serais sans doute passé à côté sans rien y comprendre. Mais on m’en a proposé l’étude sous l’angle psychanalytique et ma vision a changé sans commune mesure. Car l’écriture de Duras est ainsi – bien qu’elle le fasse par instinct, sans même savoir comment on nomme ce qu’elle fait – elle est gonflée de sens cachés, d’introspection, de réflexion psychanalytique. C’est de cette manière qu’un simple livre de soixante pages se transforme en un océan sémantique où chaque virgule est un caillou qu’il faut soulever pour trouver un trésor. En quelques pages, on a un aperçu de la prodigieuse puissance d’une plume. 

Comme je l’ai mentionné plus haut, mon expérience de lecture aurait été bien plus pauvre si je n’avais pas été orienté et informé amplement quant au potentiel de ce livre. Je n’ai pas la prétention de donner un cours sur la lecture psychanalytique de l’œuvre de Duras, et ce n’est de toute façon pas le lieu, mais j’insiste fortement sur la nécessité d’une lecture attentive et entre les lignes pour tenter de tirer le maximum de ce texte. Ce n’est pas un livre très intéressant si l’on se contente d’une lecture passive. 

Ceci dit, j’ai passé un excellent moment en étudiant (puisque c’est vraiment le terme qui convient le mieux) cette œuvre. Pour public averti, mais d’une qualité rare !

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