jeudi 3 octobre 2013

Mes chères études, Laura D.






Synopsis :

Laura est étudiante en première année à l'université. Elle est issue d'un milieu modeste. Consciente des difficultés financières familiales, elle entend se débrouiller toute seule. Mais sa précarité grandissante finit par hypothéquer sérieusement la poursuite de ses études. Déterminée à réussir, elle cumule les petits boulots avant de s'apercevoir assez vite qu'activité rémunérée et études ne sont pas facilement conciliables. Un soir, alors qu'elle surfe sur Internet, elle découvre un type d'annonces particulier, classées sous la catégorie rencontres vénales. Piquée de curiosité et poussée par le besoin urgent d'argent, elle répond à une offre d'un homme qui cherche une masseuse. En un clic sa vie bascule dans le monde de la relation sexuelle tarifée et de ses clients toujours plus nombreux. L'image de l'étudiant bohême peut cacher une réalité moins romanesque. La paupérisation grandissante des étudiants (225 000 peineraient à financer leurs études) leur impose des choix parfois lourds de conséquences. Le témoignage inédit de Laura dévoile ici les limites de leur débrouillardise et l'ampleur d'un phénomène encore méconnu : l'escorting. Cette nouvelle forme de prostitution occasionnelle de jeunes étudiantes en quête d'argent rapide concernerait entre 20 000 et 40 000 d'entre elles.


Ressenti :

                Une amie, fan du genre, m’a prêté ce livre, me disant qu’il était touchant. Pas enthousiaste à l’idée de lire un témoignage – je déteste ça – j’ai quand même accepté de jouer le jeu. Plongeons donc dans le quotidien de Laura D., étudiante et prostituée. 

                Laura est une jeune étudiante très sérieuse. Elle suit ses cours avec assiduité, elle est ponctuelle, elle est studieuse. Mais Laura est loin de rouler sur l’or et son quotidien d’étudiante s’alourdit vite d’un job «étudiant » qui ne lui permet pas de payer sa part de loyer à son « amoureux », avec qui elle vit. La relation avec ce dernier se tend de plus en plus, à mesure qu’il demande un effort financier grandissant à Laura (loyer, courses, factures d’électricité). Notre jeune étudiante n’arrive plus à joindre les deux bouts. Mais elle ne se laisse pas abattre. Elle va chercher par tous les moyens à payer sa part et continuer à étudier. C’est ainsi qu’elle va entrer en contact avec le milieu du sexe tarifé : la prostitution. Au départ, c’est juste une annonce sur internet qui propose une somme d’argent intéressante pour des « massages », un « accompagnement ». Très vite Laura se rend compte qu’elle bascule. Les demandes de ses « clients » sont loin d’être ingénues, mais l’attrait de l’argent facile et rapide l’incitent à accepter ces contrats. Et là, c’est la descente aux enfers. Elle a besoin de cet argent pour payer ses factures, continuer à étudier et se permettre un minimum de confort. Mais les fantasmes de ses clients la font vomir. Elle en arrive à craindre pour sa sécurité. Mais il est très difficile de s’arrêter. L’argent facile est une drogue. Et Laura y a touché. 

                Ce témoignage est choquant. Il rend compte d’un phénomène que j’ignorais. Et si je connaissais les difficultés de nombres d’étudiants à payer leurs études, j’avais beaucoup de mal à concevoir ce genre de « job étudiant », même lorsque mon amie m’en a parlé. Ce livre a eu le mérite de m’ouvrir les yeux et me montrer que tout le monde n’a pas la chance d’avoir le soutien de sa famille en cas de coup dur. Et que dans des cas extrêmes, la dignité passe au second plan. 

En ce qui concerne l’écriture, je n’ai pu m’empêcher de déceler de grosses lourdeurs dans le récit. Certains passages n’ont aucun intérêt pour le message transmis. Ils ne sont là que pour « raconter la petite vie de Laura ». On peut s’y retrouver quand on a été étudiant, mais ça a tendance à rallonger un récit qui, s’il est concis, sera beaucoup percutant. Je ne parle pas des passages soulignant la détresse morale et financière de Laura, qui trouvent leur sens en mettant le lecteur « dans l’ambiance ». Je parle de ces passages inutiles où elle raconte qu’elle a poireauté deux heures devant la scolarité pour avoir sa carte d’étudiante, par exemple. Inutile !

                Au final, c’est tout de même une lecture intéressante. Certains passages trash rendent le récit plus réel et percutant. Mais je reste dans l’idée que le témoignage n’est pas un genre littéraire qui me convient. Surtout lorsqu’il comporte des longueurs comme celui-ci.           

4 commentaires:

  1. Je l'avais vu chez France Loisirs ce livre et j'avais hésité à l'acheter de peur d'avoir du mal à le lire. Au final je pense que si il croise mon chemin un de ses jours je me le prendrais.

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    1. Comme je l'explique, ce n'est vraiment pas mon genre de prédilection. En revanche, je salue le témoignage en lui-même et la réflexion qu'il entraîne.
      De là à le recommander, il y a un pas que je ne franchis pas. Mais s'il te tente, vas-y ;)

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  2. Il y a tout de même de nombreux leçons de vie à tirer.

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  3. Nombreuses, je ne sais pas. Mais il y a effectivement une expérience de vie touchante.

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