Auteur : Geneviève
Jannelle
Titre VO : Pleine
de toi
Editions : VLB
éditeur
Genre : Contemporain,
Drame
Pagination : 224
pages
Prix : 24.95
$CAD
Synopsis :
Estelle vient
de perdre son amoureux dans un accident de la route… juste avant d'apprendre
qu'elle porte un enfant de lui. Le destin a parfois de ces tours pour les gens
qui, comme elle, se croient abonnés au bonheur. Inconsolable, et refusant de
jouer le double rôle de veuve et de mère qui lui incombe, Estelle se met en
quête d'hommes dans les bras desquels elle tentera de revivre les souvenirs de
sa passion interrompue ; une quête marquée par le déni où elle se perdra
toujours davantage, ignorant que son salut, comme dans toute bonne histoire, se
trouvait à son point de départ.
La
Petite-Bourgogne, la génération Y et une souris nommée Yves Corbeil sont à
l'avant-scène dans ce roman entre drame psychologique et chronique urbaine qui,
malgré ses thèmes, ne renonce jamais à l'humour.
Ressenti :
Si
vous suivez assidûment mon blog, vous devez savoir que j’ai eu le plaisir de
rencontrer Geneviève Jannelle dans le cadre d’un de mes cours (entrevue ici).
Elle nous a conviés, mes collègues et moi, au lancement de son nouveau roman Pleine de toi paru le 26 mars de cette
année. L’évènement était cool et, naturellement, je suis reparti avec le petit
dernier dont elle nous avait parlé durant l’entrevue.
Pleine de toi, c’est l’histoire d’Estelle
qui vit une histoire d’amour parfaite avec Antoine. Ils sont complices en
toutes choses, même lorsqu’ils se chicanent. Ils incarnent le couple modèle, celui
que tout le monde envie autour d’eux. Mais leur histoire s’achève à la vitesse
d’un pick-up percutant un cycliste.
Antoine est mort et c’est tout le monde d’Estelle qui s’effondre. Elle sombre.
Le « nous » devient « je », la légèreté de la vie n’est
plus qu’un lointain souvenir. Rien ne peut être pire… A part apprendre qu’on
est « enceinte d’un mort ».
Avant
de partir, Antoine lui a laissé un joli cadeau, le genre qui vous empêche de
partir à votre tour. Estelle, qui n’en a jamais voulu, doit se faire à l’idée d’avoir
un enfant. Elle doit réapprendre à vivre, réapprendre à sourire. Ses amis sont
là pour elle, font tout pour elle. Christophe est ce pilier inamovible, cette
montagne qui ne bougera pas pendant la tempête qui va dévaster la vie de sa
meilleure amie.
Estelle
croit pouvoir faire son deuil en se perdant dans les bras d’autres hommes. Mais
la vie n’a pas fini de lui jouer des sales tours.
Le
thème du deuil et la façon dont chaque personne l’aborde est quelque chose de
délicat. Parfois il est difficile de décrire les émotions sans tomber dans des
redondances, sans se répéter. Ici, en ajoutant les « joies » de la
maternité, Geneviève Jannelle réussit à nous embarquer un peu plus dans un
récit au fond très noir, mais aux pointes d’humour efficaces.
J’ai
littéralement dévoré ce roman. En quelques heures à peine, je l’ai englouti. La
faute à un récit prenant, une Estelle qu’on imagine tellement bien. On a envie
de lui venir en aide, de la consoler, de la cajoler, de l’aider à se relever.
On a envie de sécher ses larmes, de la faire rire à nouveau, de remettre des
couleurs à sa vie devenue nuances de gris.
Je
me suis tellement identifié au personnage de Christophe, cet ami indéfectible
qui a toujours la bonne attitude, le bon mot, le bon geste. Celui qui oublie sa
peine pour se consacrer uniquement à sa meilleure amie, celui qui s’épanouit en
rendant les autres heureux.
Je
me suis tellement accroché à ces personnages que je n’ai pas vu venir une fin
que l’auteure elle-même m’avait annoncée comme punchy. J’avais bien quelques soupçons, mais j’étais loin du compte
finalement. Et cette fois, pas d’impression de fin « balancée » comme
ç’avait pu l’être avec Odorama.
Peut-être l’échange avec Geneviève Jannelle m’a-t-il aussi apporté un point de
vue plus large.
En tout
cas, c’est un roman qui se lit vite, qui accroche, qui secoue, qui émeut, qui
ne laissera personne indifférent. Un excellent moment et une belle claque.
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