Auteur : Robert
Lalonde
Titre VO : L’Ogre
de Grand Remous
Editions : Denoël
(Boréal Compact)
Genre : Contemporain,
Littérature québécoise
Pagination : 189
pages
Prix : 11.95
$CAD
Synopsis :
Avec ce conte, replacé dans notre actualité
et dans lequel il marie aussi bien la féerie et l’onirisme que la réalité du
quotidien, le talent d’écrivain de Robert Lalonde prend toute sa mesure. Sans
insistance ni démonstration, par la seule force de l’image, son enquête à
quatre voix est moins policière que psychologique. Au-delà des apparences – les
ogres ne sont pas forcément où on le croit –, c’est par les détours des
esprits, leurs rêves et leur façon d’aborder le réel que nous avançons à la
suite de ce Petit Poucet, un innocent qui, pour mieux connaître le langage des
bêtes que celui des hommes, n’en a pas moins comme eux sa part de voracité
destructrice.
Ressenti :
Le dernier des
livres que je devais lire pour ma session de cours. Encore une fois, un auteur
inconnu au bataillon. Une plongée toute en innocence, comme je les aime, dans
une œuvre où conte et enquête se mêlent sans anicroche.
L’Ogre de Grand Remous, c’est l’histoire
d’une fratrie orpheline. Trois frères, une sœur qui doivent grandir sans leurs
parents. Jusque-là, rien de bien original, on se dirige vers un bon vieux
cliché. Sauf que ! Les enfants sont orphelins parce que leurs parents ont
décidé de partir. Un beau jour, Carmen lance un ultimatum à Georges. Ils
doivent partir à l’aventure ou sinon, elle va mettre fin à ses jours en sautant
dans le vide. Là déjà, on sort des sentiers battus. Ajoutons à cela des enfants
qui ont chacun un « don » particulier. Serge fait des rêves
prophétiques, Aline se souvient d’un passé qu’elle n’a jamais connu, Charles
est un artiste et Julien… Julien est un original. Entre l’autisme et la folie
douce, il oscille dangereusement au-dessus d’un gouffre dans un monde que lui
seul semble voir. Le nœud central du récit, c’est lui. Ses frères et sœur,
durant toute leur enfance, vont s’occuper de lui, s’inquiéter pour lui, vivre
avec lui, mettant de côté leur enquête pour retrouver la trace de leurs parents
chaque fois que Julien disparaissait. Les parents, justement, Julien ne s’en
souvient pas, ou ne veut pas s’en souvenir. Pourtant, bien qu’étant le plus
jeune de la fratrie, il a vécu quelques années en présence de Carmen et
Georges. Le mystère du cadet devient une obsession pour Charles, l’ainé. Et s’il
avait simulé cette folie ? Et si c’était lui qui s’était sacrifié pour que
les autres puissent vivre ?
Dans
un récit à quatre voix (une pour chaque enfant), l’auteur nous emmène à travers
la tragédie familiale de Grand Remous. Mais au-delà, il nous fait apercevoir le
monde à travers un filtre onirique, celui d’une folie où conte et réalité se
mêlent en un tableau impressioniste. Il nous présente quatre destins intimement
liés, mais si différents. Entre tensions et fusions, les relations de la fratrie
ne sont jamais simples. Elles sont à l’image de celle de notre monde bien réel.
Un
peu sceptique – il faut l’avouer – au départ, j’ai été vite intrigué par cette
histoire pas banale. La langue est belle, l’histoire est touchante. Pourtant,
il y a un petit goût amer à la fin qui enlève un point ou deux à une œuvre qui
aura su me séduire par ailleurs.
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