samedi 24 octobre 2015

Le libraire, Gérard Bessette










Auteur : Gérard Bessette
Titre VO : Le libraire
Editions : Pierre Tisseyre
Genre : Drame, Littérature québécoise
Pagination : 143 pages
Prix : 9.95$CAD


Synopsis :

                Hervé Jodoin, ex-chargé de cours, s’exile à Saint-Joachin pour exercer le métier de commis-libraire. Pour tuer l’ennui de ses dimanches, il décide d’écrire un journal intime dans lequel il note les faits, gestes et événements qui l’occupent ou dont il a été témoin au cours de la semaine.


Ressenti :

                Tombé dans mes mains sans que je m’en aperçoive, ce livre m’intriguait vaguement en raison du titre. La fonction de libraire m’intéresse depuis quelques années maintenant et je pensais y trouver quelques détails pour satisfaire ma curiosité. J’ai été servi, mais pas forcément de la manière à laquelle je m’attendais. 

                Ce roman écrit sous la forme d’un journal intime, dûment daté à chaque entrée, raconte les événements qui ont eu lieu dans la vie d’Hervé Jodoin durant les quatre mois qu’il a passé à Saint-Joachin. Ex-chargé de cours, retiré du monde intellectuel, Jodoin aspire à la tranquillité et à l’oubli. Le poste qu’il vient de trouver semble parfait. Une librairie peu fréquentée, dans un village paumé où personne ne viendra l’ennuyer pendant qu’il passera ses journées à pioncer et ses soirées à boire son salaire. Jusque-là, l’histoire n’est pas très emballante. L’ennui du personnage principal est communicatif et le lecteur que je suis s’ennuie fermement. C’est à peine si je souris au caractère acariâtre de Jodoin et à ses répliques cyniques et pleines d’esprit. Je ne sais pas où s’en va le récit, pire, j’ai l’impression qu’il ne mène nulle part. 

                Mais peu à peu le discours s’éclaire. On voit apparaître les tensions entre les différentes têtes pensantes du village, on découvre à Léon – l’employeur de Jodoin – une pensée subversive, on trouve le personnage principal impliqué, malgré lui, dans une affaire de livres dangereux. Je comprends alors que je suis en train de lire un récit qui parle de censure et qui présente le petit monde fermé du village québécois d’avant la Révolution Tranquille. Pas franchement passionné par le sujet, j’ai quand même pu apprécier la plume efficace de l’auteur. Il donne aux paroles de Jodoin un réalisme bluffant. Plus d’une fois j’ai eu envie de secouer cette enveloppe flasque et qui semblait vide. Mais j’ai aussi révisé mon jugement à mesure que l’intelligence – on pourrait même dire la ruse – de Jodoin apparaissait, par petites touches d’abord, puis plus franchement à mesure que les « ennuis » lui tombaient dessus. 

                En bref, c’est un petit livre bien écrit que j’ai refermé avec un sentiment tout de même mitigé. Si j’ai pu apprécier la qualité de l’auteur et le personnage horripilant de Jodoin, j’ai été moyennement convaincu par l’intrigue plate – mais ô combien chargée de sens – du roman.                

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