Auteur : Gérard
Bessette
Titre VO : Le
libraire
Editions : Pierre
Tisseyre
Genre : Drame, Littérature
québécoise
Pagination : 143
pages
Prix : 9.95$CAD
Synopsis :
Hervé
Jodoin, ex-chargé de cours, s’exile à Saint-Joachin pour exercer le métier de
commis-libraire. Pour tuer l’ennui de ses dimanches, il décide d’écrire un
journal intime dans lequel il note les faits, gestes et événements qui l’occupent
ou dont il a été témoin au cours de la semaine.
Ressenti :
Tombé
dans mes mains sans que je m’en aperçoive, ce livre m’intriguait vaguement en
raison du titre. La fonction de libraire m’intéresse depuis quelques années
maintenant et je pensais y trouver quelques détails pour satisfaire ma
curiosité. J’ai été servi, mais pas forcément de la manière à laquelle je m’attendais.
Ce
roman écrit sous la forme d’un journal intime, dûment daté à chaque entrée,
raconte les événements qui ont eu lieu dans la vie d’Hervé Jodoin durant les
quatre mois qu’il a passé à Saint-Joachin. Ex-chargé de cours, retiré du monde
intellectuel, Jodoin aspire à la tranquillité et à l’oubli. Le poste qu’il
vient de trouver semble parfait. Une librairie peu fréquentée, dans un village
paumé où personne ne viendra l’ennuyer pendant qu’il passera ses journées à
pioncer et ses soirées à boire son salaire. Jusque-là, l’histoire n’est pas
très emballante. L’ennui du personnage principal est communicatif et le lecteur
que je suis s’ennuie fermement. C’est à peine si je souris au caractère
acariâtre de Jodoin et à ses répliques cyniques et pleines d’esprit. Je ne sais
pas où s’en va le récit, pire, j’ai l’impression qu’il ne mène nulle part.
Mais
peu à peu le discours s’éclaire. On voit apparaître les tensions entre les
différentes têtes pensantes du village, on découvre à Léon – l’employeur de
Jodoin – une pensée subversive, on trouve le personnage principal impliqué,
malgré lui, dans une affaire de livres dangereux. Je comprends alors que je
suis en train de lire un récit qui parle de censure et qui présente le petit
monde fermé du village québécois d’avant la Révolution Tranquille. Pas
franchement passionné par le sujet, j’ai quand même pu apprécier la plume
efficace de l’auteur. Il donne aux paroles de Jodoin un réalisme bluffant. Plus
d’une fois j’ai eu envie de secouer cette enveloppe flasque et qui semblait
vide. Mais j’ai aussi révisé mon jugement à mesure que l’intelligence – on pourrait
même dire la ruse – de Jodoin apparaissait, par petites touches d’abord,
puis plus franchement à mesure que les « ennuis » lui tombaient
dessus.
En
bref, c’est un petit livre bien écrit que j’ai refermé avec un sentiment tout
de même mitigé. Si j’ai pu apprécier la qualité de l’auteur et le personnage
horripilant de Jodoin, j’ai été moyennement convaincu par l’intrigue plate –
mais ô combien chargée de sens – du roman.
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