Description :
« Le combat que se livrent les peuples de Krondor et les guerriers Tsuranis fait rage. La guerre a séparé les amis d’autrefois. Pug, qui porte maintenant le nom de Milamber, va découvrir peu à peu le secret de son pouvoir de magicien. Tomas est devenu un guerrier aussi respecté que craint, car en lui se manifeste une présence dont les elfes savent qu’elle n’appartient plus au monde de Krondor. Le prince Arutha, quant à lui, doit déjouer à la cour les complots visant à déstabiliser le royaume. Bientôt, tous vont devoir s’unir contre un ennemi surgi de la nuit des temps. »
J’avais laissé Pug évanoui au milieu des lignes ennemies, au cours d’un assaut visant à recueillir des informations. Il me tardait donc de savoir ce qu’il était advenu de lui. Ici, l’auteur n’a pas vraiment dévié de ce à quoi je m’attendais : Pug est toujours vivant, normal pour un héros, mais il se retrouve dans la condition d’esclave sur un autre monde que le sien. Un concours de circonstance va rapidement faire évoluer cette situation. En très peu de temps, il va gravir les échelons sociaux pour se retrouver dans la position de Très-Puissant, magicien de Tsuranuanni au-dessus des lois.
De son côté, Tomas, qui a endossé l’armure blanc et or, héritage valheru, a peu à peu endosser le rôle de chef de guerre d’Elvandar, la cité des elfes. Son charisme, son autorité naturelle et les pouvoirs accordés par son armure en ont fait un chef que tous suivent sans réfléchir. Mais en même temps, l’ancien jeune homme de Crydee doit faire face à un conflit dans son esprit. Il est victime de visions, issues des souvenirs de l’ancien propriétaire de son armure, le dernier des Valheru.
Le troisième personnage principal de ce volume est le prince Arutha. Ce dernier décide d’aller demander en personne au prince Erland le soutien de ses armées. Ne pouvant attendre, il va embarquer dans un bateau et traverser les terribles Passes des Ténèbres en hiver, pour rejoindre Krondor. Là, il va devoir se tirer du piège dans lequel il est tombé.
Ressenti :
Après avoir littéralement dévoré le premier épisode des chroniques de Krondor, je me suis précipité sur ce second volume, impatient d’apprendre la suite des aventures de Pug, Tomas et tous leurs amis de Crydee.
Dans ce deuxième tome, l’auteur garde toujours le parti de raconter les péripéties de plusieurs personnages principaux. Cette fois cependant, il réduit leur nombre à trois héros : Arutha, Pug et Tomas. Les situations particulières de chacun nous apportent des points de vue très différents du conflit en cours et de ses conséquences. Le parti pris de l’auteur montre ici tout son potentiel car l’immersion est encore une fois bluffante.
Nos héros ont tous mûri et on est bien loin des préoccupations infantiles de Pug et Tomas dans le premier tome. Chacun doit faire de son mieux pour résoudre les problèmes auxquels il fait face : Tomas avec ses curieuses visions, Pug dans le monde de Kelewan, et Arutha à Krondor. L’évolution est un peu brutale par rapport à l’épisode précédent, mais l’écriture reste fluide et maintient l’accessibilité du roman. Cette fois, l’état d’esprit de Pug est quelque peu délaissé au profit de descriptions de l’empire de Tsuranuanni. Le choix est judicieux et nous plonge dans une culture qui ferait beaucoup penser à la culture orientale de notre monde, du temps des samouraïs: honneur, empire, clan, famille... L’aspect psychologique est plus présent en ce qui concerne Tomas qui doit vraiment subir une lutte interne entre la volonté du jeune homme qu’il était et celle de l’ancien Valheru. Ici encore, le parti pris de l’auteur est payant car il permet d’alterner à chaque chapitre entre plusieurs formes d’écritures, maintenant ainsi l’attention du lecteur. On peut noter aussi une certaine qualité dans la description des scènes émouvantes. A plusieurs reprises, j’ai eu les yeux humides en lisant ce roman. L’auteur a réussi à donner du spectacle à chaque scène. Il en va de même pour les scènes brutales avec l’utilisation de la magie ou la charge d’une armée.
En opposition à ce côté spectacle, on pourrait reprocher un caractère un peu expéditif par moment. On a l’impression que l’auteur est pressé de passer à la scène suivante pour nous en mettre plein les yeux. Du coup, on peut reprocher une certaine facilité dans le déroulement du récit à certains moments. A ce moment, nos héros ont un peu tendance à devenir des « super » héros et tout leur réussi, gâchant par la même le plaisir.
Cependant, le bilan est de nouveau très positif pour ce roman de Feist. Il clos un premier chapitre de l’histoire de Midkemia et appelle à lire les prochains volumes pour savoir ce qu’il advient du monde de Pug et Tomas.
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