La Délicatesse, David Foenkinos

Description :

                « François pensa : si elle commande un déca, je me lève et je m’en vais. C’est la boisson la moins conviviale qui soit. Un thé, ce n’est guère mieux. On sent qu’on va passer des dimanches après-midi à regarder la télévision. Ou pire : chez les beaux-parents. Finalement, il se dit qu’un jus, ça serait bien. Oui, un jus, c’est sympathique. C’est convivial et pas trop agressif. On sent la fille douce et équilibrée. Mais quel jus ? Mieux vaut esquiver les grands classiques : évitons la pomme ou l’orange, trop vu. Il faut être un tout petit peu original, sans être toutefois excentrique. La papaye ou la goyave, ça fait peur. Le jus d’abricot c’est parfait. Si elle choisit ça je l’épouse…

-                                           -   Je vais prendre un jus… Un jus d’abricot, je crois, répondit Nathalie.

            Il la regarda comme si elle était une effraction de la réalité. »

                                                           

Ressenti :

                Proposé en Lecture Commune avec Sookies, ce roman  a par ailleurs reçu de nombreux avis positifs parmi ceux que j’ai pu apercevoir malgré moi. Sans être littéralement transcendé par la quatrième de couverture, je m’attendais à une « lecture-plaisir » sympathique.

                La délicatesse, c’est l’histoire de Nathalie, une femme magnifique à qui la vie a fait un cadeau mortel. Après avoir vécu une véritable idylle, un modèle d’histoire d’amour, elle se retrouve veuve alors même que leur histoire était à son sommet. Elle va devoir se reconstruire après ce drame. D’abord dans son travail où elle était brillante et admirée par ses collègues. Puis dans sa vie affective, en acceptant de renouer avec des émotions qu’elle s’était interdit à la mort de son mari. Pour cela, les prétendants ne manquent pas. Nathalie va devoir faire le tri et réapprendre à aimer.

                Le personnage de Nathalie est le stéréotype de la femme rêvée. Travailleuse, amoureuse, magnifique, elle charme tout son entourage. Pourtant, à aucun moment dans le roman, je n’ai réussi à me faire une image précise d’elle. Je n’arrivais pas à mettre un visage sur ce prénom. Ce qui ressortait était juste une impression, une impression de prestance, de beauté impressionnante. Pour le reste, impossible de me souvenir si elle était brune ou blonde, avec des yeux bleus ou verts. Souvent, j’apprécie d’avoir cette liberté d’imagination, mais cette fois, elle m’a empêché de rentrer totalement dans l’histoire. Je n’arrivais pas à m’approprier le personnage et ça m’agaçait. 

                Du point de vue de l’histoire, pas vraiment de surprise. Ce n’est pas ce qu’on demande franchement à ce genre de romans. Par contre on arrive à suivre un peu les émotions des personnages et c’est un bon point. J’aime les romans où je passe par différentes émotions selon les descriptions de l’auteur. J’ai également apprécié certains traits d’humour de l’auteur. Ces quelques petites phrases anodines qui vous arrachent un sourire me plaisent beaucoup. Enfin, j’ai apprécié cette « délicatesse » qui ressort du roman à chaque instant. 

                Mon bilan pour cette lecture est donc positif, mais sans être franchement bon. Il a manqué tout de même une étincelle pour enflammer l’histoire. Si j’ai passé un agréable moment, je ne peux pas dire que je retiens ce livre comme l’une de mes meilleures lectures, même pour une « lecture-plaisir ». 

                Ici l’avis de Sookies sur ce roman.