Auteur : Vernon
Sullivan (alias Boris Vian)
Titre VO : Et
on tuera tous les affreux
Editions : Le
Livre de Poche
Genre :
Contemporain
Pagination : 221
Prix : 5.60€
Synopsis :
Se réveiller
tout nu dans une chambre de clinique, où l'on veut vous forcer à faire l'amour
avec une très belle fille... L'aventure n'est pas banale. Surtout quand on
s'appelle Rocky, que l'on est la coqueluche des demoiselles et qu'on voudrait
se garder vierge jusqu'à vingt ans. Un homme assassiné dans une cabine
téléphonique, des photos d'opérations chirurgicales abominables, des courses
poursuites, des coups de poing, et, au désespoir de Rocky, des filles partout :
tel est le cocktail mis au point par Boris Vian (alias Vernon Sullivan) dans ce
polar mené à un train d'enfer, tour à tour angoissant et hilarant. A la clef,
la clinique où le diabolique Dr Schutz sélectionne des reproducteurs humains et
bricole des embryons, prototypes quelquefois ratés d'une race «supérieure». Soixante
ans après la première publication, on est conduit à penser que l'anticipation
n'était pas si fantaisiste...
Ressenti :
Dans
le cadre de mon cours sur l’être artificiel, j’ai eu le plaisir d’ajouter ce
livre à ma liste de lecture. Ma rencontre avec Boris Vian (L’écume des jours) a été une belle découverte et il me tardait de
renouveler l’expérience. Je n’ai pas été
déçu.
Dans
ce roman qui part un peu dans tous les sens, Rocky Bailey et ses comparses
tentent d’éclaircir le mystère qui plane autour du Dr Shutz. Loin d’être un
incapable, notre héros sex-symbol va
distribuer quelques baffes, en prendre quelques-unes, se faire enlever,
découvrir les plaisir de la chaire et participer à une opération du FBI, le
tout sans reprendre son souffle.
Héros
à la Vian, Rocky Bailey est un personnage sublime, que l’auteur nous décrit de
l’intérieur en nous donnant accès la moindre de ses pensées. Volontaire et dur
à cuire, il met un point d’honneur à résoudre l’enquête au milieu de laquelle
il est jeté malgré lui. Sa finesse d’esprit est un peu sinusoïdale, mais
associée à celle de ses partenaires, elle le mènera au bout du suspense.
Les
autres personnages ne sont pas en reste. Gary, le meilleur ami indéfectible,
même lorsqu’il s’est pris une correction monumentale, Andy, le «riche retraité
qui s’ennuie » et qui se révèle être bien plus, Mike, le colosse toujours
prêt à passer à l’action, et le Dr Shutz, scientifique de génie, visionnaire
mais dérangé, qui souhaite éliminer les « affreux » pour qu’il n’existe
plus que de belles personnes sur Terre. Le tableau est complet, place à l’absurde.
Un
deuxième tour dans le monde de Boris Vian et toujours autant de plaisir. Ça
part dans tous les sens, mais il y a pourtant un sens et c’est ça l’essence du
roman. A consommer sans modération, pour tous les amateurs du genre.
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