Auteur : Germaine
Guèvremont
Titre VO :
Le Survenant
Editions : Fides
Genre : Littérature
québécoise, classique
Pagination : 216
pages
Prix : 9.95 $
CAD
Synopsis :
Ce roman
raconte l’arrivée d’un étranger, un soir d’automne, dans une famille du Chenal
du Moine, près de Sorel. Le passage du Survenant transforme complètement la vie
de cette petite communauté jusque-là fermée au monde. L’habile inconnu
conquiert rapidement l’admiration du père Didace, qui l’aimerait bien comme
fils, d’autant qu’Amable, son unique enfant, est malhabile, insignifiant et
paresseux. Angélina, la fille du voisin, qui n’a jamais eu de succès auprès des
hommes, s’épanouit au contact de l’étranger. Celui-ci repart comme il est venu,
non sans avoir suscité de grandes rivalités dans son entourage. On parle dès
lors de l’avant et de l’après Survenant.
Ressenti :
Encore
un roman lu dans le cadre de mes cours. L’un des premiers vrais « romans
de la terre » que je lis. Pas forcément convaincu à priori, j’ai lu ce
livre entre la posture naïve et la posture universitaire.
Désigné
comme un chef-d’œuvre par la critique, ce roman est l’aboutissement d’une vie
pour son auteure qui s’est largement inspirée de son passé pour créer son
personnage du Survenant. La thématique est parfaitement intégrée à celle de la
littérature québécoise : une famille qui vit par et pour la terre de ses
ancêtres, qui voit d’un mauvaise œil l’arrivée d’un survenant (un voyageur qui
s’arrête quelques temps lorsqu’on lui ouvre la porte) et qui est très attachée
à toutes ses traditions. Décrivant les mœurs des gens de la terre, le roman
diffère toutefois de Marie-Calumet,
que j’ai lui précédemment. L’œuvre de Rodolphe Girard se veut une caricature
gentille de la société, alors que Le
Survenant est un roman sérieux qui peint sans fard la société québécoise de
l’époque.
Les
personnages sont des archétypes forts reconnaissables et qui remplissent
admirablement leur fonction. Le Survenant, personnage central du récit, « Grand-Dieu-de-la-route »,
« fend-le-vent », en s’installant quelques temps au Chenal, va
perturber la vie rangée de ses habitants. Apportant sa vigueur, son
enthousiasme, mais aussi sa passion, il les entraîne dans son sillage,
bousculant ceux qui refusent de voir les choses changer.
Le Survenant,
c’est l’histoire d’une famille attachée à sa terre et qui, acceptant d’héberger
pour un temps un étranger, va s’ouvrir au monde comme ça n’aurait jamais pu
arriver autrement. Ce roman, c’est la fin d’une époque, la fin de la survivance
par la terre.
Mon
a priori a fait long feu. J’ai fini
par apprécier réellement ce livre. Le souci, c’est que je ne sais pas vraiment
ce qui m’a charmé. Peut-être ces personnages canoniques, peut-être l’idéologie
derrière le Survenant, homme fier et libre. Quoiqu’il en soit, si je devais
suggérer un roman de la terre québécois, ce serai celui-ci sans hésitation.
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